Notre civilisation doit beaucoup à l’observation et à l’étude du ciel. Si nous avions eu un autre ciel, avec deux soleils au lieu d’un, notre civilisation aurait sans doute été complètement différente.
Notre civilisation doit beaucoup à l’observation et à l’étude du ciel. Si nous avions eu un autre ciel, avec deux soleils au lieu d’un, notre civilisation aurait sans doute été complètement différente.
À quoi aurait ressemblé la vie sur terre, si notre système solaire avait comporté non pas une, mais deux étoiles ?
On aurait eu des ciels magnifiques… Camille Flammarion, astronome français du XIXème siècle, s’est plu dans son Astronomie populaire à rêver ces ciels, leurs soleils bleus, rouges, jaunes, et leurs lunes multiplement éclairées, aux couleurs changeantes… Écoutons ses rêveries :
Mais les mouvements des astres dans notre ciel auraient été beaucoup moins réguliers, plus erratiques. S’il fait jour dès qu’un soleil illumine le ciel, sur une planète à deux soleils les jours se suivent et ne se ressemblent pas : certains sont longs, d’autres courts, certains à deux soleils, d’autres à un soleil. Comment alors mesurer le temps qui passe, comment se donner rendez-vous, comment s’organiser ?
C’est la régularité des mouvements célestes qui a donné à l’humanité ses premières notions du temps : le jour et l’heure solaire, les mois lunaires, et les années qui se répètent avec leurs quatre saisons… Et malgré la relative simplicité de notre système solaire, il n’est pas si facile de faire concorder ces différentes unités naturelles de temps pour établir un calendrier qui reste cohérent au fil des siècles.
Pourquoi est-ce compliqué d’établir un calendrier ? Quelques explications en vidéo.
Il existe dans notre galaxie des système solaires qui ont deux soleils en leur centre, deux étoiles qui tournent l’une autour de l’autre. Dans la constellation du Cygne, à 200 millions d’années-lumière de nous, une naine orange et une naine rouge se tournent autour, et autour de ces deux étoiles tourne une planète nommée Kepler 16b. Le voyage est un peu long, mais la NASA le conseille tout de même.
La science est parfois difficile d’accès. Elle est souvent difficile à comprendre, mais aussi difficile à écrire ! C’est pourquoi la société a besoin de scientifiques qui consacrent du temps et de l’énergie à la diffusion scientifique. Camille Flammarion est de ceux-là.
Né en 1842, Camille est l’exemple même du scientifique dont l’envie de partager sa passion avec ses contemporains a été très bien accueillie. Son livre Astronomie Populaire est un best-seller dont le succès a profité aux jeunes éditions Flammarion créées par son frère cadet Ernest. Il a publié plusieurs ouvrages pour le grand public, a créé une revue mensuelle, mais aussi un observatoire astronomique et la Société Astronomique de France, dont le but est de « diffuser les sciences de l’Univers et faire participer les amateurs à leurs progrès ».
Comme Newton ou Kepler, il est très attiré par les “sciences” de l’esprit et pense pouvoir étudier le spiritisme comme une véritable science qui nous informerait de la vie après la mort.
Enfin, Camille Flammarion n’est jamais seul dans ses entreprises. Sa première femme, Sylvie, partage aussi une passion pour l’astronomie et est une féministe engagée et pacifiste. Elle fonde l’association La paix et le désarmement par les femmes en 1899.
Sur la périodicité des phénomènes célestes et la mesure du temps
Sur les étoiles multiples
Sur Camille Flammarion :
Les soleils multiples que nous étudions ici tantôt marient leurs couleurs, tantôt les opposent l’une à l’autre, tantôt les alternent successivement dans un même ciel, soleils de volume et masses dissemblables, glissant souvent en directions contraires, pour déformer les singulières orbites des mondes inconnus qui gravitent sous leur puissance. Nul spectacle n’est plus magnifique que la contemplation télescopique de ces étranges soleils. Lorsque pendant la nuit silencieuse, pendant le sommeil de la nature terrestre, en ces heures nocturnes où l’humanité qui nous entoure est endormie dans une mort anticipée, nos regards, nos pensées s’élèvent, à l’aide du merveilleux télescope, vers ces lumières célestes qui sont allumées là-haut pour d’autres mondes et rayonnent autour d’elles la chaleur, l’activité et la vie, le contraste est si grand que l’on croit rêver. Ici la nuit, là-haut la lumière ; ici la léthargie, là-haut le mouvement ; ici l’ombre, là-haut la splendeur ; ici la pesante et obscure matière, là-haut la flamme dévorante et la vie sidérale.
Lune rubis, lune émeraude, lune opale, quels singuliers lustres ! O nuits de la Terre qu’argente modestement notre lune solitaire, vous êtes bien belles quand l’esprit calme et pensif vous contemple, mais qu’êtes-vous à côté de ces nuits merveilleuses !