Cet homme a en toutes choses une nature canine. Son apparence est celle d’un petit chien. 1. : son corps est agile, nerveux et bien proportionné. Même ses appétits étaient semblables : il aimait ronger les os et les croûtons de pain, et il était si glouton qu’il attrapait tout ce qu’il voyait ; cependant, comme les chiens, il boit peu et se contente de la plus simple nourriture. 2. : ses manières étaient semblables. Il recherchait continuellement l’amitié d’autrui, en tout dépendait des autres, se soumettait à leurs désirs, ne s’irritait jamais quand ils le repoussaient, attendant anxieusement de rentrer dans leurs bonnes grâces. Il était sans cesse en mouvement, furetant dans les sciences, la politique et les affaires privées, y compris les plus viles ; toujours suivant quelqu’un, imitant ses actes et ses pensées. (…) Il y avait dans cet homme deux tendances contraire : toujours regretter le temps perdu, et le perdre toujours volontiers. (…) Cet homme est né destiné à passer beaucoup de temps aux tâches difficiles qui font reculer les autres. Enfant, il s’essaya très tôt à la science des vers. Il tenta d’écrire des comédies et il choisissait les plus longs poèmes à apprendre par coeur. Ses efforts furent d’abord consacrés aux acrostiches et aux anagrammes. Plus tard, il se mit à des formes très difficiles de poésie lyrique, écrivit une ode pindarique, des dithyrambes et des compositions sur des sujets inaccoutumés tels que la demeure du Soleil, les sources des fleuves, la vue de l’Atlantide dans les nuages. Il aimait les énigmes et les jeux d’esprit subtils et il s’amusait fort des allégories qu’il agençait dans les plus petits détails en filant des métaphores compliquées. Il aimait composer des paradoxes et… il aimait les mathématiques par-dessus tout.
Mémoire, Oeuvres Complètes vol. V
La géométrie existait avant la Création, elle est co-éternelle avec l’esprit de Dieu, elle est Dieu lui-même ; la géométrie fournit à Dieu le modèle de la Création et elle fut implantée dans l’homme en même temps que la ressemblance de Dieu, -et non pas seulement présentée à son esprit par la vue.
Hamonices Mundi, Livre IV Chap. 1
Ainsi Dieu lui-même/ trop bon pour demeurer oisif commença à jouer le jeu des signatures/ signant son image sur le monde : donc je me risque à penser/ que toute la nature et la beauté des cieux/ sont symbolisées en l’art de la géométrie…/ Or Dieu le créateur en jouant/ apprit le jeu à la Nature/ qu’il créa à son image :/ lui enseigna le jeu qu’il lui jouait…
Tertius interveniens